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Le client de la nuit.

"Parfois je craque je deviens insomniaque (...) Je ressens ce que vivais Van Gogh

J'm'endors jamais sur mes deux oreilles" LORAGE - Monologue de sourd. 


Image par Marc Pascual de Pixabay 

Beaucoup le matin, ils  sont fatigués parce qu’ils ont fait leurs devoirs jusqu’à tard. 
Je pourrais dire que c’est mon cas, sauf que moi je travaille la nuit pour dormir.
 Bonjour, je m’appelle Nolan, j’ai un quotidien comme vous. Je me lève, je vais au bahut et tout. Il y a juste un détail qui change : ma nuit.

En rentrant du bahut, épuisé comme pas possible de la journée, je n’ai qu'une envie c’est de me reposer. Juste poser la tête sur l’oreiller, l’histoire de cinq minutes…Si tellement ...Moment de rêve interrompu par le fait que je dois aider ma mère. 
Après avoir rendu service, je me précipite dans ma chambre, afin de me ressourcer avec mon univers. Musique et astrologie quoi de mieux.

Je jette mon sac dans un coin de ma chambre puis m'installe à  mon bureau. Je fais genre  que je travaille, pour ne pas que ma mère  s’inquiète. 
En réalité, je ne trouve pas l’école très « cool ».
Nous sommes comme des prisonniers dans les salles de classes, attendant que la cloche sonne enfin, signe de notre liberté.

  Je regarde l’heure, il est déjà 20 heures. Je m’en vais prendre ma douche. Le contact de l’eau me réconforte de chaque tracas qui me traverse.
Ensuite je retourne dans ma chambre et je m’occupe. Je regrette le moment où je vais devoir m’endormir. J'ai une vision cauchemardesque de la nuit. 
Je lis, j’invente des notes de musique, compose, etc... Bref je fais tout ce qui est en mon possible pour me fatiguer. Cette fois, j'espère m'endormir. 

  Au bout d’une heure, je sens que mes yeux ne peuvent plus et je vais donc me mettre sur l’oreiller. Je m’allonge, en silence je ferme les yeux. 
J’ordonne mon esprit de s’éteindre et là … Moment de vérité :
La nuit fera t-elle de moi encore une fois son client ou bien me laisserait t-elle la vie sauve ?
J’espérais la deuxième solution mais évidement cela ne se passe jamais comme on le veut hein.


  A peine ai-je baissé mes stores ,que sont mes yeux, que j’avais  l’impression que je n'étais  pas seul. 


Je sentais une présence et pourtant je savais que personne n’était là.
C’était la petite voix dans ma tête. Elle était une servante de la maîtresse la Nuit. Elle est envoyée de là haut pour veiller à ce que je ne dorme pas. Comment ? En me faisant comme une rétrospective de ce que j’ai fais de la journée ou de ma vie.En me culpabilisant de ce que j’ai pu faire  de honteux dans ma misérable existence.
J’avais beau tourner dans tous les sens pour essayer de l’attraper et de l’étrangler. Je ne voulais pas lui faire du mal, là n'était pas mon intention. Je voulais juste un peu de silence et surtout dormir, bordel de merde. Mes nerfs commençaient à virer au rouge. La nuit promettait d'être longue.


   Je ne tenais pas en place. Je pensais que si je me fatiguais à gesticuler dans tous les sens cela permettrait d'accélérer mon sommeil. Si les choses pouvaient aller dans notre sens, cela serait tellement plus simple.
J’avais envie de pleurer, tellement que je ne parvenais pas à dormir. 
Je voulais juste un peu de répit. Pourtant j’ai fais une offrande à la nuit, je lui ai donné des pièces de réalité pour payer mon rêve. Le temps d’une nuit, cependant elle ne m'a pas rendu réponse et me laisse seul avec mes problèmes. Elle n'a pas voulu de mon offrande. 


    Je me jetai hors de mon lit, et décidai de profiter, en quelque sorte de cet avantage d’être un oiseau de la nuit. Je me mis  au rebord de ma fenêtre et je contemplai les étoiles. 
Je me suis dis  que si la nuit me prenais en otage, je pouvais en bénéficier.
Je partagea ce moment intime avec la nuit. Je me disais que je pouvais  la comprendre: Cela ne doit pas être sympa de se sentir seule quant tout le monde dort, à l'instant où  pointes le bon de ton nez.On doit se sentir inutile pour les autres. Petit moment de compassion avec elle. Cependant ce n’est pas une raison pour me prendre mon sommeil ! Je regardai le ciel et inconsciemment je lui demanda : Je t’ai fais quoi  au juste ? Je me suis trop amusé dans la journée peut être ?


   J’avais  envie de crier mais pas peur de réveiller les autres pensionnaires de ma maison, je me retenu. Pourtant j’avais  cette rage dans la gorge. Je dormais  tellement peu que mon esprit était fatigué au point que j’avais l’impression de délirer. Mon corps, comme mon esprit, avaient besoin de repos, je le sentais.
Je regardai la lune et je la supplia d’accepter mes pièces, ainsi que de renvoyer cette petite voix dans ma tête, en échange de plutôt je voulais bien le marchand de sable. Je lui fis un clin d'oeil pour que cela fonctionne au mieux. N'ayant pas de réponse, je me suis dis que pour moi, il avait pris congé.


   Je regardai l’heure, il était 02h du matin. Je devais me lever bientôt pour prendre le bus ainsi que subir cette routine qui m'était d'une envie grandiose.
Je me concertais et je me dis qu’en dernier recours, je pouvais  prendre ce cachet miracle qui était le somnifère. 
Je m’apprêtai à le prendre quand, homme raisonnable, je me suis dis que je n'allais pas me réveiller. Ce qui impliquait une absence au bahut, qui ne me dérangeait pas mais c'était l'opposé pour ma mère.
Je décidai donc de revenir à mon lit et de refaire une tentative pour m’endormir. Je me  suis dis dans ma tête : 1;2;3 action ! Mais rien ne change, la nuit m’aime trop il faut croire.
Je suis peut être le fils de la lune. 
C'est une hypothèse, à force de faire des insomnies, elle a dû m'adopté.

En général je ne refuse pas de cadeau, car c’est mal poli et que ça pouvais me servir. Cependant, là je vais faire une exception. Je suis désolé, très ironique, Madame la nuit mais je ne veux pas être ton esclave. Je ne veux pas ressembler à une momie le lendemain, perdre la notion du temps, avoir l’impression de ne pas avoir de plafond ni de sol, que tout s’effondre. Je ne veux pas  entendre une voix qui semble être mienne mais en faite non !! Tout  cela  me désespère et me pousse presque à me dire que la vie c’est un fardeau et que la mort serait bien. Pourquoi ? On ne ressent rien dans un premier temps, et je peux avoir un sommeil profond sans que personne ne me dérange!

   Et voilà encore une pensée en plus qui entrait  dans mon cerveau.
Une qui s’ajoutait aux mille autres, il ne manquait plus que ça. 
J’avais la nuit devant moi, et elles en profitaient pour habiter mes pensées: 
il fera beau demain ? C’est bien d’être un koala ? Si j’étais de l’autre côté du monde est ce que je serais en train de m’amuser ? Est-ce que je vais  finir par être heureux un jour ? Demain est ce que j’aurai un contrôle? 
C’est quoi encore la musique que j’avais écouté? Cela résonnais comme : tatata … Cela ne m’avance à pas grand-chose.


   Je regardai mon réveil du coin de l’œil. Il ne m'a fallu que d’un regard pour que le stresse s’empare de moi. Plus que 2 heures avant le moment fatidique du réveil. 
Du moins pas besoin de me réveiller si je ne dors pas non ? Je n’en pouvais plus de toutes ces questions. Il faut que je trouve un moyen d’arrêter de penser, que je mette mon cerveau en veille.
Est ce que mon téléphone est en veille, lui,  ou est-ce qu'il il est allumé?
Je me redressai, je m'en allai  le chercher pour vérifier. Il l'était bien, je me suis dis: Chouette une occupation mais personne n’est connecté à une heure pareil. Il faudrait que je trouve d’autres personnes insomniaques pour en faire un groupe, un peu comme une communauté.






  Stop. J’en ai marre, il y a une pluie d’idées et de pensées qui tombe sur moi. Pas de chance, je suis pas sorti armé de mon parapluie.
A quoi je vais ressembler demain si je ne dors pas? Pas que je ne fasse pas très attention à mon image forcément mais il ne faut pas se négliger. 
Surtout qu’on est dans une société où l’apparence est plus important que l’esprit qui est dans le corps .
J’aimerai repousser le réveil, pour dire que je puisse dormir encore un peu.
Et si je faisais croire à ma mère que j’étais malade ?
De toute manière je n’ai pas trop envie de voir les gens  et je ne vais manquer à personne.


  Arggggh. Quelqu’un de là haut pourrait-il débrancher ce réservoir de pensées pour que je puisse dormir ? Eh oh …
Personne.
Je suis seul au monde. Seul avec mes problèmes.
Et si la nuit me retenait parce qu’elle voulait que je les affronte? En voilà une idée intéressante dis donc.
Au bout du compte, j’imagine une autre petite voix dans ma tête, plus gentille que la stagiaire de la nuit, qui dirait : Silence, il y en a qui essaie de dormir un peu !
Je rigolais donc de ma pensée stupide.



    A ce moment même je me rendais compte que mon cerveau était comme une fête. Son ambiance était bruyante et invivable. 
Je devais  changer de décor, cela  vite si je voulais  dormir. Pour y parvenir, je me concentrai mon esprit pour qu'il m'emmène en voyage.
Je fermai fortement les yeux et je visualisai une plage.
J’entendais les bruits de la mer au loin, je sentais  la brise sur mon corps, la chaleur du sable sur mon corps. Je sautai dedans comme un enfant. Je me sentais bien là, j’aimerai dormir dans ce sable, il est si bien.
Je m’y installai et fermai les yeux espérant que mon esprit et mon corps seront lié. 
Je n’entendais plus rien.Mon esprit était déconnecté et mon corps avait retrouvé Morphée. Quel bonheur.

Mais le bonheur n’est que de courte durée comme on dit.

   J’étais dans ma rêverie quand soudain j’entendis un bruit. Si doux qui me sorti de ma torpeur. Tellement agréable que j’avais envie de le casser. Oui je parle bien du réveil.
Ce fabuleux objet qui te rappelle que le temps de la nuit est fini et que tu dois te lever pour profiter de la journée. Youpi il fait soleil, viens il fait beau dehors.
Mais merde il y en a qui aimerait bien dormir. Le soir je ne peux pas, et la journée je n’ai pas le temps. L’univers a t-il un problème contre moi ou ça se passe comment?




Bref, avec rage je sortis de mon lit et je m'en allai voir ma seule gueule dans le miroir, histoire de vérifier que c’était bien moi.

   Ben oui je ne m'étais pas trompé. J'étais  bien ce garçon avec les cheveux brun, extrêmement fatigué avec des cernes accumulées par des nuits de luttes pour obtenir le sommeil.
Je passai les mains sous l’eau puis j’en jeta sur mon visage et je me disais  « réveil toi » un peu comme une formule magique. 
Je me regardai de nouveau, rien n’avait changé. Je ressemblais toujours à une momie. Je baillais encore et encore, j’étirais les muscles de ma mâchoire. J’actionnai ce corps de flemmard et me dirigeai sous la douche.

   L’eau cette fois, était  à la fois un moyen de se réveiller mais toute fois elle me donnait  envie de dormir, me faisant un rapprochement à la mer. Je n’en pouvais plus. C'était comme ça tous les matins. Même si je passais du temps avec la nuit, le matin elle me manquait. Je ne me faisais pas à ce passage de l’obscurité à la lumière. Le décalage horaire peut-être? 
Bref, je ne vais passer la matinée dans la douche. Je me préparai en vitesse. Habillé et fière de ressembler à quelque chose au moins avec mes fringues, je déjeunai  sur le pouce.
Je pris surtout avec moi mes vitamines, par précaution.

  Ma mère m’attendait dans la voiture. Elle me criait dessus, je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle disait mais par habitude, ça devait être quelque chose qui se rapprochait de : «  Dépêche-toi Nolan , le temps n’attend pas ! L’avenir appartient à ce qui se couche tôt et se lève tôt ! ».
J’entrai dans la voiture légèrement agacé, j’adressai un petit sourire à ma mère et lui sorti un: « Oui bonjour à toi aussi .». 
Silence de mort pendant le trajet. J’allumai la radio pour me donner un peu d’énergie. 
Pas de chance, il ne passait que des trucs de merde ce matin.

  J’arrivai enfin au bahut. Je passai à l’accueil pour faire un mot de retard. Je rentrai dans ma salle. Je ne faisais pas un compte avec la matière. Je faisais acte de présence. Je  fermai légèrement les yeux mais la fatigue gagna encore une fois
Je n’entendais pas la sonnerie, je restais là.
D’autres élèves arrivaient , je ne fis aucun mouvement jusqu'à l'arrivée de l'enseignant qui m'hurla dessus. Qu'importe l'état dans lequel je me trouvais, je m'en allai sur le champ. 


J'errai dans les couloirs du lycée en attendant le prochain cours. 
Les cours s’enchaînaient , le temps me semblait comme figé dans l’existence. Aucune secondes ne paraissent couler du sablier du temps.
 La journée s’acheva enfin et je retournai chez moi. J’aidais ma mère et quand les corvées touchaient à leurs fins, je m’en allais dans mon refuge.

 J’éparpillais comme d’habitude mes affaires, je m’apprêtais à travailler, histoire de justifier ma fatigue par un « j’ai tellement bosser que je n’ai pas vu le temps passé. » Mais je constatai que nous étions vendredi et que je pouvais donc faire cette tâche qui me réjouissait déjà, durant la journée de demain.
J’avais champ libre pour régler mes comptes à la nuit qui me prenait mon sommeil. Je me préparais psychologiquement pour savoir qui de nous deux aller remporter cette victoire.
Est-ce que je vais en sortir victorieux ou bien la nuit aura une fois de plus raison de moi ?
La réponse dans quelques heures.

- By Yma.

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