"Mon esprit est rempli de petits papillons de nuit, de savoir.
Cependant il n'y a pas assez d'activité de lumière pour les attirer.
Alors je tombe dans le néant de l'amnésie. "
Je n’en peux plus.
Je ne sais pas si vous comprenez ce que c'est de ne plus savoir
ce qu’on pensait. Quand on veut saisir l’idée et la formuler
mais qu’il y a comme une coupure entre deux synapses.
Dans ma tête c’est un brouillard permanent, ce dont j’ai besoin
de me rappeler j’en ai pas accès. C’est comme si qu’on était
dans un labyrinthe et qu’on utilisait un fil rouge pour se repérer
mais que celui-ci se coupe et là plus rien. Enfin moment de panique
et de gêne en présence d’autrui car on se retrouve bêtement à
faire genre qu’on cherche nos mots mais sauf que c’est plus
compliqué.
Cependant il n'y a pas assez d'activité de lumière pour les attirer.
Alors je tombe dans le néant de l'amnésie. "
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Image par teeveesee de Pixabay |
Pour
tenter de me soigner, je travaille ma mémoire. Je me suis renseignée sur des méthodes donc et j’ai trouvé que certains jeux éducatifs
peuvent me venir en aide et aussi une discipline le théâtre. En
effet, cela requiert beaucoup de mémoire pour l’apprentissage des
textes et de se rappeler des déplacements que nous faisons sur
scène. J’ai donc sauter le pas sous les projecteurs et cela était
dur. Je prenais plus de temps que les autres à retenir de simples
phrases alors imaginez la langue de Racine. Mais je tenais bon et je
m’accrochais pour montrer que j’avais ma place et surtout que je
pouvais vaincre ce début d’amnésie. Cette activité a eu un effet
bénéfique sur ma mémoire mais cela prenait trop sur mon temps
scolaire et me demander trop d’effort pour focaliser sur les textes
au détriment de mes cours. Je tournai donc le dos à la scène et laissai tomber le rideau sur ce beau
moment sans revenir pour saluer une dernière fois.
Je
révisais mes cours aussi de façon audible dans l’espoir que cela
m’aide à m’en rappeler un peu comme un chanson. Cela
fonctionnait de temps à autres, quand ma mémoire estimait cela bien
à accéder à son réservoir. A certains moments j’avais
l’impression que mon cerveau était différent et que lui n’était
pas former comme un chewing-gum mais plutôt rempli voire débordés
de post it.
Des papiers de
différentes couleurs en fonction de leurs natures : sentiments,
cours, anecdotes…. Sur chacun d’eux il y avait des
inscriptions,mais au fur et à mesure elles semblaient s’estomper
au point que je ne parvenais pas à mettre le doigt sur leurs sens.
Ce que j’avais
peur avec cette « maladie » c’était que je me
retrouvais devant le miroir et que je ne savais pas qui était celle
dans le reflet. Qui était cette prisonnière dans cette glace qui me
ressemblait ? Avait-elle une vie géniale ou bien au contraire
vivait t-elle un calvaire ? Est-ce que c’était moi ? Et
ce moi comment s’appelait-il ? Cathy ? Anna ?
Laura ? Fanny ? Mae ? Kylie ?
C’était
cela ma plus grande phobie, ne plus savoir qui je suis.
Être comme un SDF mais sans identité. Toute au long de notre vie on se cherche mais quand nous avons aucune piste…. Cela provoque de l’angoisse.
Être comme un SDF mais sans identité. Toute au long de notre vie on se cherche mais quand nous avons aucune piste…. Cela provoque de l’angoisse.
Le temps est un élément dangereux car il nous prend
nos pensées si nous nous ne les entretenons pas. Ils les capture car
il estime que nous ne sommes pas digne de les garder si nous ne
savons plus nous en rappeler. J’ai donc peur de prendre de l’âge
car je serais seule et je risque fortement à un moment de ne plus me
souvenir. Je me sentirais donc comme un
fantôme, du moins mes pensées, et elles seront contraintes de se
rattacher à un corps. N’ayant plus de mémoire, en quelque sorte
plus de raisons d’existence, nous errons en attendons la mort.
Les post it de mon cerveau s’envoleront et il ne me restera plus
grand-chose. Il y a aura un vide en moi. Mes
souvenirs auront rejoint le lac des âmes perdues de l’enfer.
A quoi bon rester en vie longtemps si nous savons que nous allons pas nous rappeler de tout ce qui va se passer.
A quoi bon rester en vie longtemps si nous savons que nous allons pas nous rappeler de tout ce qui va se passer.
Tant de réflexions
me tombe dessus sans que je n’y prenne forcément attention.
Car
j’ai peur de l’oubli. De mon propre oubli.
Que mon esprit se transforme en abysse et aussi que je sois effacée dans les souvenirs des autres.
Que mon esprit se transforme en abysse et aussi que je sois effacée dans les souvenirs des autres.
Quand je ne sais
plus le sujet auquel je réfléchissais j’ai l’impression que les
mots sont autour de moi, ils flottent mais mes bras sont trop petits
pour que je puisse les atteindre. Et puis je suis persuadée que le
fil de ma pensée se dissout et devient une bride pour finir en
confetti.
En moi, c’est le bazar en confetti, c’est l’éclate de ne pas se souvenir.
En moi, c’est le bazar en confetti, c’est l’éclate de ne pas se souvenir.
J’ai peur de ne
pas me reconnaître, de penser que je suis quelqu’un d’autre,
mais non ça sera toujours moi.
Le temps me met juste un voile devant
mes yeux.
Qu’il est manipulateur, il est capable
d’avoir agi sur moi mais étant donné que j’ai un fossé dans la
mémoire je ne me souviendrai pas du tout. Tant d’années volées
et irrécupérables.
Nous sommes fait de souvenir mais si nous en avons plus est-ce que nous continuons d’exister ?
Nous sommes fait de souvenir mais si nous en avons plus est-ce que nous continuons d’exister ?
- By Yma.
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