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Fiction: Mentalité en contre temps.




Photo de @bela.tee sur Instagram. 
Danseuse passionnée et adorable :)


        Aujourd'hui, vendredi. Ce jour je le déteste, je ne l’ai jamais senti et maintenant encore plus. Ma mère m’a inscrite à un cours de danse. De la danse moi, Timay, la fille qui n’aime pas du tout les arts. C’est stupide, je trouve, de rester des heures devant une toile au musée. On l’observe et presque on lui demande de nous dire ce qu’elle signifie. Pourquoi as-tu été  peinte ? Pourquoi es-tu si compliquée ? De plus, les artistes ont toujours de fois l’air « supérieur » . D’être dans un monde totalement différent, dans une sphère rempli de couleur , de musique et tout.
L’art c’est une perte de temps. J’aime écouter de la musique mais ce n’est pas pour autant que je vais me mettre à devenir chanteuse, ou à jouer de la musique.
Mais de toute de manière je n’avais danse que l’après midi, et on venait de commencer la journée. Elle allait être longue du moins je le souhaitais de tout cœur. Je devais ramener un sac de danse toute la journée au lycée. La galère quoi.

   Ding, la journée se finit et le calvaire va commencer. Je devais me rendre à mon cours  de danse à pied. Encore plus géniale. A peine ai-je commencé à marcher que je m’isolais dans mon monde avec ma musique. Déjà que je devais y aller, autant que j’y aille d’une humeur assez bonne.
Je m’y trouvais une demi heure plus tard, pas que la distance soit longue juste que je redoutais le moment où je devais m’y rendre.

   Mais je ne pouvais pas le décaler éternellement, je devais bien y faire face, pour ma mère.
Ma chère mère qui était une passionnée de danse durant sa jeunesse. Elle respirait de cette art, je le voyais à travers les photos qu’elle me montrait. 
 Hélas, quand elle a connu mon père dans son adolescence et qu’elle est tombée enceinte, elle a du arrêter pour subvenir aux besoins de sa famille. Alors quand j’ai eu  l’âge de commencer la danse, elle m’y emmenait. Cependant,  dés qu’elle avait le dos tourné je me faufilai partout( sauf dans l’enceinte) . Je la faisais courir dans tous les sens et elle était fatiguée. Fatiguée que je ne partage pas sa passion. 

    Nous étions proche et on adorait les films en tout genre. Un soir quand c’était notre moment « mère et fille », j’avais un choisi un film ( je ne sais plus lequel mais elle était d’accord pour le regarder). Dés que je m’étais éloignée un instant,  elle changea le film et les actions de celui-ci se transforma en une chorégraphie pour une compétition. Waouh. Quand je le constatais, je la regardais durement et je claquais la porte et m’en allai de la maison. Le temps d’une soirée.

     Maintenant je le regrette, car je sais que je lui ai fais  de la peine ce jour. Je l’ai senti dans son regard que c’était la goutte d’eau qui débordait du vase. Elle voulait juste partager une passion avec moi.
Vous devez vous dire, alors pourquoi maintenant tu y vas ? Par respect à ma mère car maintenant elle est atteinte d’un cancer. Elle ne peut plus danser. Elle n’a plus de force, elle risque de mourir d’un moment à l’autre. Quand j’ai appris la maladie, j’étais effondrée et je me suis dis que j’allais essayer de lui faire plaisir pour une fois et non de penser à moi.

   Je poussai donc enfin la porte après des minutes d’hésitation.

    Le couloir du hall était immense et rempli de vide, il y a avait un grand lustre, des couleurs vives. On ne pouvait que se sentir bien mais ce n’est qu’un décor ils ne vont pas m’avoir. Je demandai à l’accueil où se trouvait la salle de répétition car je pensais me perdre si je m’y aventurais toute seule. Elle me répondit poliment que c’était au premier étage sur la gauche. Je m’y rendis et sur mon chemin je vis d’autres élèves qui descendaient. Ils semblaient heureux d’avoir danser. Incompréhensible. Transpirer c’est géniale.
Bref, je me suis rendu en vitesse au vestiaire par peur d’être en retard et de provoquer la fureur de la prof. Prête physiquement il ne manquait plus que le mental pour suivre. Pense positif pour ta mère, fais le pour elle et essaie de t’amuser, je me suis dis.



     Je me centre sur le sol et me concentre aux instructions qu’indique la prof. Je fais l’échauffement jusque là  tout va bien on va dire. C’est un peu chiant mais bon c’est pas la mort.
On faisait une chorégraphie basique pour nous mettre dans le bain. Enfin les autres, pas moi.
Au bout de 15 minutes, elle nous dis qu’on doit s’isoler chacun de notre côté pendant le temps que nous avons besoin et à la fin de l’heure on doit lui montrer une improvisation.


   Dans ma tête ça faisait « ahhhhhhhhhhhhhhhhh », moi danser toute seul et montrer ce que je sais faire ! Facile je crois que je connais encore la chorégraphie du kudoro, ça passe ?
J’étais paniquée, je suffoquais presque.
Une fille s’approcha de moi et me rassura en me disant que tout ira  bien, tu verras.

 Je m’isolais donc dans un petit coin et fermai les yeux. Je voulais laisser l’espace m’envahir et essayer de m’orienter. Puis quand je me sentis prête, je me lançai devant le miroir. D’abord un mouvement basique, puis un autre. Je ne cessais pas de m’observer, je voulais avoir le contrôle de la situation.
Je me trouvais pathétique à gesticuler de la sorte que je pétai un câble. Je m’assis sur le sol et mit la tête entre les jambes.

    



     Je me sentais faible. Pas physiquement, mentalement. J’avais peur de danser. Peur de décevoir ma mère car je savais  que j’étais incapable de faire quelque chose de bien. Je serais pour toujours une bonne à rien.
Plus j’y pensais,plus je le sentais. Les ondes négatives commençaient à m’envahir de plein fouet.
Je levai la tête et croisai mon reflet dans le miroir. Cette projection de moi me semblait différente, elle était positive. C'était comme si elle venait me chercher et me disais de danser, même si ce n'était pas bien. Juste danser.


     

       Je m’exécutai donc. A chaque mouvement je donnais le meilleur de moi même et surtout j’enlevais mes ondes négatives. Devant le miroir, je m’obligeais à sourire. Je mis de la musique contemporaine et au fur et à mesure je m’amusais. Au début je voulais faire quelque chose d’ordonnée puis je me suis laissée emporter par le sentiment que me transmettait la musique. Je la sentais vivre en moi. Elle était en rythme avec les battements de mon cœur. Je me sentais connectée avec ma mère et j’aurais voulu partager ça avec elle, je regrette d’avoir réagi comme ça étant plus jeune. La danse me donnait ce sentiment de vie, de me dire que pendant un instant je peux utiliser tout ce qui me torture comme une arme. Je me sentais forte quand je dansais. je sentais que je ne faisais qu’un tout avec la danse.
 Je me sentais libre, presque moi même tellement j’étais épanouie.


    Quand le moment était venu je me présentai devant le petit groupe. Et je me suis sentie bien et fière de moi car même si je tombais et que je faisais un faux pas, j’avais la tête haute. De plus, je ne dansais pas pour moi, mais pour elle.
A la fin de la séance, la dame de l’école se dirigea vers moi. Elle semblait assez contente de ma prestation. Elle était mignonne avec sa taille moyenne, ses yeux marrons et ses cheveux attachés en chignon.
-Bonsoir Timay, je suis madame Pacca. Je suis une amie proche de ta mère. Je suis au courant qu’elle est touchée par le cancer et j’en suis navrée. Je ne pense pas que ça doit être facile tous les jours. Certes je tiens à ce que tu saches que lorsque tu dansais, j’avais l’impression de la voir . De sentir sa vitalité et pour ça je te remercie, tu m’as émue. Tu as du potentiel.
- Bonsoir, madame. Je suis touchée de ce que vous me dite vraiment. Je vais être honnête, de base je n’aime pas la danse. Je trouve cela pathétique et inutile. Mais je voulais faire plaisir à ma mère, pour qu’elle soit fière de moi et pour partager sa passion avec elle avant qu’il ne soit trop tard. Ce soir, j’ai dansé pour ma mère et j’ai adoré ça. Je me sens différente.
-C’est normal, c’est la magie de la danse. Je vais devoir te laisser maintenant Timay. J’espère te revoir bientôt et passe le bonsoir à ta mère de ma part, me dit-elle en s’en allant au loin.
-D’accord, au revoir., lui dis-je contente .


  Je m’en allai de cet endroit , qui me manquait déjà à chaque pas que je faisais pour le quitter. A chaque pas, j’avais envie de danser , déambuler. Je voulais retrouver cette joie de vivre que j’avais éprouvé quelques minutes plutôt. Le chemin ne me paraissait pas assez long pour tous les pas de danse que j’aurais pu faire. Et je me lançai. Je ne pouvais plus attendre. Cela sortait presque de moi. 

  
       Rentrée à la maison, je me rendis au salon pour voir ma mère. Je m’installai sur le fauteuil prés d’elle et lui confessa tout ce que j’avais sur le cœur. Je lui dis que je regrettais tellement tout ce que je lui avais fait endurer jusque là, que j’étais désolée de ne pas avoir partagé sa passion et que maintenant c’était trop tard. Elle me serra dans ses bras et m’embrassa sur le front.
- Tout va bien ne t’inquiète pas. Je ne pouvais pas te forcer à aimer quelque chose que tu ne voulais pas. Je suis et je resterai fière de toi même si tu n’avais pas pratiquer de la danse. Tu es ma fille, et quoi que tu fasses de ta vie, je t’aimerais et je te soutiendrai dans tes choix. Tu es ma plus belle fierté, ne l’oublies jamais.

  A ces mots je me blottis contre elle. Au bout d’un moment, je me détacha d’elle et la regarda droit dans les yeux. Je la vis sourire et je savais qu’elle avait compris que ce soir nous allons regarder un film de danse.

- By Yma. 


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