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L'Amour en Noir et Blanc, Tome 1, Chapitre 6.

 

                                                           Chapitre 6: Reset ? 





    Je venais de le laisser tout seul, dans sa chambre, pris au dépourvu de la situation. Je refaisais le chemin inverse afin de rentrer chez moi, tout en réfléchissant au pourquoi du  comment. Notre rencontre n'était pas le fruit du hasard, je le savais tout au fond de moi, mais alors pourquoi ça ne fonctionnait pas? J'étais si repoussante que cela? Pendant un bref instant, j'ai pensé à la réincarnation mélangée avec une sorte de malédiction nous concernant. Puis, j'ai esquivé cela et j'ai branché mes écouteurs pour ne plus avoir le silence pesant de la nuit. Le son se défilant dans mes oreilles, je me sentais un peu plus en sécurité dans ce moment où le ciel était de couleur d'encre, que dans cette cacophonie de pensées. Malgré tout cela, quand je suis arrivée chez moi, ce blocage entre lui et moi, me hantait et me faisait sentir impuissante. J'avais envie de crier contre cette force invisible. Merde quoi, il n'y avait pas de panneau "STOP" pour l'embrasser. 

    Pour me soulager, je me rendis à mon endroit de relaxation, le toit, pour me vider l'esprit  dans l'immensité du ciel. Du point de vue de mon refuge, tout était un bien et beau, jusqu'à ce qu'une personne crie,. C'était moi. J'avais besoin de vider tout ce que je ressentais sinon j'allais exploser à l'intérieur de moi. De ce moment de soulagement, il n'eut pas que des émanations sonores, les émotions me submergeant  mon visage tout comme mon corps ont reçu une petite douche. Je me sentais mal de m'être introduite chez lui, comme une voleuse et de façon un peu débile.  Je me sentais étrange de cette proximité entre nous et en même temps de cette distance. C'était quelque chose, c'est tout ce que je pouvais dire. Hormis ce désagrément qui me restait au travers de la gorge, j'étais un peu contente d'avoir pu l'approcher, mon oiseau rare. J'accompagnai cette pensée avec moi, en direction de ma chambre pour que  je me suis me reposer. 

   Le réveil a été plus dur que  je le pensais. La dernière pensée que j'ai eue m'a servi de berceuse mais la réalité m'a tout de même rattrapée. Je devais le voir de nouveau aujourd'hui et cela m'a provoqué une ambiguïté : Je voulais le voir et être près de lui mais en même temps j'étais gênée d'avance. Cependant, mon ressenti ne comptait que pour du beurre pour ma sœur adorée qui essayait de me tirer du lit pour m'emmener au bahut avec en prime un discours assez moralisateur dès le matin: 

- Tu ne vas pas te cacher comme une petite souris toute ta vie, sous prétexte que tu t'es introduite chez lui? Tu n'as fait aucune infraction à ce que  je sache! Cela serait vraiment débile de tout gâcher pour si peu. En plus, il y a cette petite étincelle entre vous deux et je te défends de le nier! Me menaça-t-elle avec un oreiller. 
- Ton parcours est très bien, je n'ai rien à redire dessus. Cependant, ce ne sont que des paroles, un peu comme des " Je t'aime". On s'attarde sur pas grand-chose tout compte fait. Et n'en parlant pas quand ces mots sont prononcés trempés dans du non-sens. 
- Tu sais, Amy, tout compte les mots sont assez universels. Tout est une question de personne avec qui nous sommes et de moments clés comme on dit. Du feeling et l'attraction entre deux personnes. Exactement comme Aaron et toi. Enfin je dis ça, je ne dis rien. 
- Blablabla, lui dis-je en faisant n'importe quoi, lui décrochant un sourire. Reprends ton sérieux, l'époque où on croyait en conte de fées rempli de princes charmant sur leurs beaux chevaux blancs est résolue. Nous avons des choses plus importante à penser comme le fait de s'habiller étant donné que nous avons cours dans moins d'une heure, finis-je en lui indiquant le réveil. 

  Nous sortîmes de notre petite conversation et nous activa pour ne pas arriver en retard au lycée. Tout en me vacant à ma  préparation matinale, je repensais à ce que Jane m'avait dit à l'instant concernant que c'est une question d'instant et d'individus. Elle n'avait pas tort du tout mais elle était trop optimiste concernant ce " nous" inexistant entre Aaron et moi. Elle ne savait pas que nous  avions voulu s'échanger un baiser mais que pour une raison inaccessible cela ne s'est pas déroulé. C'était étrange étant donné que j'avais l'habitude de tout lui dire. Jane c'était ma sœur jumelle, ma moitié, ma confidente. Pourquoi me retenir? Je ne veux pas l'embêter avec des balivernes précoces. Nous sortîmes de la maison à temps et nous nous dirigeâmes vers notre lieu d'apprentissage sans perdre une minute. 


  Le brouhaha résonnait dans les couloirs malgré l'heure affichait  sur l'horloge murale. Le bahut était en mouvement et c'était un peu réconfortant. Cela faisait écho au désordre de mes émotions dans mon cocon qu'est mon corps. L'anxiété commençait à parcourir tout mon être, prenant racine à la colonne vertébrale. J'arpentais un sourire tout joyeux mais Jane savait que je ressentais le contraire. Elle tentait de me rassurer du mieux qu'elle pouvait. Elle me disait que ma tenue me mettait en valeur: un jean bleu clair, un peu taille haute, avec une chemise blanche légère et des baskets  blanches. Elle rajouta que j'avais bien fait d'opter pour le naturel, ne surchargeant pas l'harmonie que je dégageais et permettant de faire respirer ma peau. Elle continua avec un discours laissant sortir des termes comme " La nuit porte conseil", " Il a dû oublié ce qui s'est passer «. Elle finit sa tirade en me sortant : " Pourquoi il viendrait en cours aujourd'hui ? De toute façon, il ne raterait pas grand-chose". Tout en prononçant ces derniers mots, elle se rendit compte que nous avions cours de chant et que sa présence était donc obligatoire. Nous étions à proximité de la salle de chant et la tension montait au moi. Je me risquai de jeter un regard furtif pour vérifier sa présence éventuelle. Il était bien là et je ne savais plus quoi ressentir. Je me redressai de ma position et échangeai un regard Jane. Ce simple contact entre ma sœur et moi, apporta un léger calme à la tempête que j'étais. 

   Par chance, ce n'était pas le moment de la journée encore où nous avions chant. Tout d'abord, notre emploi du temps, nous orienta vers d'autres matières comme des mathématiques que je détestais, des cours de langues vivantes comme morte avec le latin et surtout du français. Bien que cette matière je la portais un peu dans mon cœur, tout était différent quand il n'était pas dans les alentours. Je ne me sentais pas moi-même, pas entière. Je me sentais comme mourir à l'intérieur de moi. Son absence noircissait les colombes du pelage de mon cœur en corbeau. J'avais deux heures de français et c'était dur, non insupportable. Je n'arrivais pas à me concentrer totalement sur les propos de l'enseignante. Mon esprit était ailleurs. J'étais en manque de lui, pas d'un point de vue sexuel mais plus en termes de manque d'oxygène. Mes mains étaient moites, ma respiration saccadée et ma vue commençait à se troubler. Je mis ma tête entre mes bras et tentai de fermer les yeux pour calmer un peu tout ça. Ce qui ressemblait à de apaisement se fit ressentir pendant un bref instant et puis plus rien. Trou noir. Trou de mémoire. 

   Dans ma somnolence, presque dans un état d'inconscient, j'ai pu entendre l'inquiétude de mes camarades de classe. Au bout de quelques instants, mon enseignante m'a dispensé de cours pour le peu de temps qui restait. Elle préférait agir ainsi pensant que j'avais besoin de prendre l'air, de sortir. Une de mes camarades de classe m'a escorté dehors et m'a emmené aux toilettes afin de me rafraîchir un peu le visage. Dans son regard, je pensais que j'étais blême sous le coup des émotions, mais après une vérification dans le miroir des toilettes, qui laissait à désirer, j'ai pu constater que mon teint n'était pas autant impacté. Nous parlâmes un peu de tout et de rien pendant ce petit moment jusqu'à ce qu'on entende la sonnerie, symbolisant la reprise des cours, qui mis fin à notre conversation. Etant donné que je n'avais pas de cours à la suite, ni heure de déjeuner, je décidai d'aller à mon endroit, afin de me détendre en quelques sorte l'esprit. 

   Posée sur les marches de l'escalier en forme de piano incurvée, je pris mon téléphone et me perdit dans le flux d'informations que me délivrait les réseaux sociaux en tout genre. Me laissant au bout de quelques minutes, je décidai de prendre un livre dans mon sac, pour me vider l'esprit. Pour ne pas être dérangée, je mis mes écouteurs avec un léger fond sonore. Je sais, cela peut paraitre étrange étant donné ce que demande l'activité de la lecture, mais j'ai développé une faculté de lire en toutes circonstances avec l'expérience.  Malgré l'ambiance que je m'étais  créer, j'ai réussi à sentir qu'une présence s'approchait de moi. Je n'ai pas eu à lever les yeux pour vérifier l'identité de l'intrus, mon cœur le savait. Je m’aventurai tout de même sur le terrain, étant envahie d'une envie de danger. Nous nous dévisageâmes un court instant, avant qu'il n’interrompe le silence qui était pesant entre nous. 

- Bonjour, me dit-il avec un grand sourire, traduisant en l'occurrence aucune gêne en lien avec hier soir. 
Je ne répondis pas. Je ne savais pas trop quoi répondre et comment réagir. Enfin plutôt, je me questionnais sur la bonne réaction à avoir. Au bout de quelques instants se prolongeant dans un moment de sourdine qui ne semblait pas finir, il remarqua que je ne disais et faisais rien. Il tenta donc une autre approche pour engager la conversation. 
- D'après le silence que tu as préféré employer, je constate que tu te fais des soucis concernant ce qui s'est passé la veille. Il se tourna vers moi et me parlant droit dans les yeux. Ma chérie, ne t'en fais pas, tout va bien, personne n'est blessé après tout. Et puis entre nous, c'était quand même un chouette moment intime  que je ne regrette pas. Je me sentais à la fois heureux et anxieux quand tu as débarqué de nulle part de ma chambre, tapissée dans l'ombre. J'ai tenté de me détendre en pianotant un peu et pour essayer de te séduire mais le seul moment de tranquillité que j'ai pu éprouver était quand nos mains sont rentrées en contact. C'était beau et mémorable. Je me sentais comme un héros, imbattable. Il marqua une petite pause dans son petit moment de confession. Il était tellement sincère, ému et pure à travers tous ces mots que son timbre de voix, plus sobre, monotone et plat, quand il reprit me surprit et blessa presque. 
- Au final, oublie tout ce que je viens de dire. Ce ne sont que des mots lancés trop vite. Ils sont vrais mais je pense que je perds mon temps. Une fille comme toi, belle, gentille et j'en passe doit certainement avoir une personne dans sa vie. 

J'en étais abasourdie. Il était à la fois mignon avec sa tirade romantique et puis sec avec ses mots de fin. Je savais encore moins où me mettre avec des questions remplissant ma  tête. Je devais faire quelque chose mais quoi? Mon seul réflexe a été de le retenir en lui prenant la main. Il se retourna et me regard avec un regard perdu. Je n'ai pu que prononcer son prénom. J'avais de ce fait, toute son attention. Il ne me lâcha pas du  regard. Il attendait quelque chose de moi. Que je parle mais je n'étais pas en état. Je voulais lui dire ce que je ressentais, même si je n'étais sûre de rien mais les mots me manquaient. J'avais l'impression que si je parlais, j'allais m'enfoncer davantage. Je me sentais débile de ne pas savoir aligner un simple mot, même si elle parlait de la météo. De loin, je voyais Jane qui essayait de m’aider à me calmer avec des gestes pour la respiration. Ma respiration se stabilisa au bout de quelques instants. Puis je vis Jane de loin, me faisant des signes m’incitant à me confesser. 

- Je …. Commençais-je pas du tout confiante.
La cloche retentit s’accompagnant d’un brouhaha d’élèves parlant de choses et d’autres. J’aurais pu profiter de l’agitation pour me faufiler mais je décidai d’attendre que le bruit s’estompe pour finir ma phrase par «  Nous avons cours, nous ne devrions pas tarder ». Lamentable, pensais-je pour moi-même. 

Je pensais l’avoir échappé pour un moment, jusqu’à ce que je me rende compte que nous avions cours ensemble : musique. Je me dépêchai de m’y rendre afin de ne pas arriver en retard et d’avoir l’impression de contrôler quelque chose. A peine arrivée, je me dirigeai vers ma place et posai mon sac juste à côté de moi. Je respirai calmement afin d’optimiser la concentration pour ce cours au moins. Cependant, je n’ai pas pu profiter d’un instant de solitude car ma jumelle vint à ma rencontre : 

- Alors tu as pu lui dire ? Commença-t-elle avec entrain. 
- Ah euh, en parlant de lui, je vais finir par ne rien composer avec lui si je m’attarde avec toi. Je devrais m’en aller à sa recherche, tentai-je afin d’esquiver l’interrogatoire qui venait de débuter. Je le cherchais des yeux sans le voir dans un premier temps. J’ai commencé à m’inquiéter puis me rassura en le voyant discuter avec d’autres personnes. 
- Mow, tu te fais du soucis pour lui comme c’est mignon. 
- Oh c’est bon, n’en fais pas une montagne. 
- Quoi, moi ? Jamais voyons, me dit-elle en s’en allant dans une autre direction et laissant errer un suspense. 

  Après quelques instants de dispersements, nous avons repris chacun nos places avec nos binômes. Avec Aaron, nous travaillons tranquillement, sans dire un mot. C’était assez étrange mais je ne pouvais m’empêcher de penser que c’est moi qui avais engendré cela. Au bout du compte, je commençais à m’habituer à cette façon de communiquer. Le silence était bruyant de paroles imperceptibles. Sans que je ne m’en rende compte, les secondes ainsi que les minutes passèrent à une vitesse folle. Le temps qu’est-ce que je t’aime, haha. 

  La journée se termina par cette heure de cours. Je m’extirpai du bahut à une vitesse folle et me rendit chez moi. Pendant le trajet, mon esprit se concentrait que sur une chose : les sous-entendus de ma sœur jumelle. Par chance, je faisais tout de même preuve de prudence avec ma conduite et j’arrivai sans aucun encombre. Arrivée à la maison, je saluai mes parents et me prit un thé afin de me détendre. Ils voyaient que j’étais tendue, mais par précaution ils n’abordèrent pas le sujet. La chaleur de la boisson me fit du bien et me relaxa. Suite à cela, je me rendis dans ma chambre. Je n’avais aucune envie de me plonger directement dans mon travail scolaire. Mon esprit était trop submergé par les émotions. Je fis les cent pas dans ma chambre ainsi qu’un peu d’exercice sans le vouloir. J’optai pour un bain après quelques minutes de tracas. Je pris tout l’assortiment de détente et me fit couler un bain digne de ce nom. Les vapeurs dégagées du bain me fit vraiment de l’effet que je m’apprêtais à m’y endormir. Je sortis donc de ma petite bulle de détente et me vêtit de mo pyjama afin de me reposer dans mon lit. 


   Je dormais tranquillement quand soudain, je sentis que quelque chose n’allait pas. Je n’étais pas seule. J’avais un regard sur moi. Mon inconscient pensait automatiquement à lui mais ma raison me ramena sur Terre, en me signifiant que cela relevé de l’impossible. Je n’avais qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net. Je risquai de vérifier mes inquiétudes et je n’étais pas déçue. Les yeux gris d’Aaron étaient  braqués sur moi avec un petit sourire au coin des lèvres. J’étais en train de fondre à l’intérieur de moi. Cela dura un moment long et intense sans qu’aucun de nous deux ne flancha. Puis il me fit signe de le rejoindre. J’avais peur de rater un battement tellement que mon cœur était  en fête. 

   A proximité de lui, il me banda les yeux. Je n’avais le choix que de le faire confiance. Il me déplaça avec une douceur sans fin. Je reconnus que nous  nous dirigions vers l’extérieur car je sentis un air froid. Je pensais que nous nous dirigions en direction du toit, mais en raison de la vue en moins, je m’étais trompée. Au bout de cinq minutes, il me «  redonna la vue » et j’ai pu constater que nous étions sur la plage. La vue était à couper le souffle. L’immensité de la mer pour nous tout seul. Le calme de la nuit. Lui. Moi. «  Nous ». Ce moment. 
Nous nous assîmes sur le sable encore un peu tiède par les rayons du jour d’il y a encore quelques heures. Nous contemplions le ciel qui était parsemé d’étoiles. C’était un beau spectacle que nous offrait la nuit. Il faisait bon et claire jusqu’à ce qu’il y ait un peu de vent. Sur le moment, j’éprouvai des frissons et il me mit sa veste sur les épaules. C’était comme dans les films mais mieux car c’était réel. Le silence habituel revint en force pendant un long moment, où nous  jouons à qui va parler en premier. 

    C’était tellement incroyable que je ne voulais pour rien au monde partir ou être ailleurs. J’étais confortable dans sa veste qui m’allait bien. Un peu trop même que j’avais pour but de lui voler par la suite. Ma confiance avait augmenté par ce prêt, je n’en revenais pas. Nous continuâmes à rien se dire et tout compte fait c’était bien. Les mots auraient été de trop. De temps en temps, il me regardait du coin de l’œil et je le rendais un petit sourire timide. C’était un étrange début de relations, un peu fragile mais déjà intense. Rien que lui et moi à l’instant était beau mais le ciel nous a fait une faveur. Une petite étoile filante vint interrompre le calme de la nuit. C’était beau à voir tellement que je ne compris sur le moment qu’il se penchait vers moi. C’était le comble, tellement parfait. Peut-être même trop. Je n’avais pas tort, à peine essaya-t-il pour la deuxième fois, de m’embrasser que cette force invisible se manifesta. Il était donc impossible que nos lèvres se rejoignent ? Cela se voyait dans ses yeux qu’il se sentait impuissant et mal. Qu’il voulait m’offrir ses lèvres comme il ferait de même avec des roses. Le silence n’eut pas le temps de revenir. Il me raccompagna de chez moi, jusqu’à ma chambre et me dis " A demain, chérie ". Je lui souris délicatement et il s’en alla. 

   Je ne savais pas trop quoi répondre. C’était un moment merveilleux et cela se sentait que nous étions en symbiose. Qu’il y avait quelque chose entre nous même si j’avais beau le nier avec entêtement. J’avais juste peur que si je lui répondais par quelque chose de similaire que cela soir réel. A partir de là, l’amour pouvait se ternir de chaos en une fraction de secondes et c’est cela que je redoutais. 
Avant de m’endormir pour de bon, je remarquai un petit quelque chose sur ma table de chevet. C’était un cadeau. Je m’approchai afin d’y voir de plus près. Il s’agissait d’une enveloppe où il y avait mon nom en encre noir. A l’intérieur était disposée une courte lettre que je parcourus en longueur afin de percevoir le destinataire. Je décrochai un petit sourire en voyant que c’était ma sœur jumelle adorée. Après cette courte vérification, je m’attelai à la lecture de celle-ci : 

«  Je suis désolée de m’être comportée de la sorte mais je sentais qu’il y avait quelque chose qui s’était passé entre Aaron et toi, quand tu es partie chez lui. Je l’ai donc pris à part dans ta dos afin de t’organiser cette petite surprise nocturne. D’ailleurs, j’espère que cela t’a plus et que ça a été concluant, du genre un petit bisou ». Je fis une pause à ces mots là en faisant un petit rire en l’imaginant me parler et hausser les sourcils. Vous voyez ? Je repris : «  (…)  L’organisation en soit n’était pas compliquée et assez drôle au bout du compte. Tu ne m’as pas vu, mais je n’étais pas loin de toi, sœurette.  En effet, j’ai profité de la soirée, comme par hasard, me diras-tu, pour m’exercer à mon nouveau qu’est la photographie. Le ciel était beau et je ne pouvais pas rater ça. Je ne vais pas m’attarder davantage, je suppose que tu dois être fatiguée. Je te laisse donc avec les quelques petits clichés que j’ai pris. ».

     Je refermai le petit papier qui faisait office de lettre et regarda le reste du contenu de l’enveloppe. Sur les pellicules, j’y ai nous deux de loin sur la plage. C’est dingue, on aurait dit un couple, me dis-je. Sur l’autre, la dernière vu qu’il y en avait deux, elle avait capturé l’étoile filante qui n’avait pas exaucé le vœu que je voulais, qu’il m’embrasse. En voyant cela, j’étais époustouflée par le talent qu’avait Jane à prendre des choses pareilles et en même temps cela me donna un sentiment amer. Il y avait quelque chose d’inachevé. 
 

 
        - By Yma. 

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