Heure d'étude.
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Image par Foundry Co de Pixabay |
Aujourd'hui, mardi après-midi, la journée ne semblait plus finir Il me restait encore quelques heures très mal placée pour être enfin libre et me poser devant Netflix. Franchement, je n'en pouvais plus de cette interminable journée. Il faisait chaud et puis les cours ça va deux minutes. Enfin, j'avais à peine le temps de me lamenter sur mon sort que je me devais me rendre à la bibliothéque universitaire afin d'y travailler. Je quittai donc l'amphi où je discutais avec des amis, de tout et de rien. Je longeai le long de l'allée et gravit un bon et chaleureux escalier. Je tournai à gauche et me rendit à mon lieu d'étude. A peine devant, je transpirais à outrance. C'était horrible. J'essayai de faire bonne figure devant ceux et celles qui étaient derrière moi sur le muret. Je ne sais pas pourquoi mais c'était un automatisme, alors qu'ils devaient certainement faire leurs vies sans me calculer. Suis-je la seule? Avant d'entreprendre encore une fois l'épreuve des marches, je décidai de me rendre aux toilettes afin de rattraper ma tête. La petite salle remplie de WC était remplie comme pas possible. J'étais partagée entre plusieurs sentiments. Je me demandais si je partais de ce lieux, si mon anxiété aller survivre et encore d'autres préoccupations. Je décidai d'y faire face tout de même. J'aspergeai mon visage d'eau, je refis ma coiffure et me regardai longuement. En un regard, je me transmis des messages d'amour pour affronter le peu de temps, le peu d'heures, de cette journée. Enfin tout ce que je devais faire, étaient effectué, je rebrasai chemin et me dirigeai vers l'escalier pour me rendre au premier étage.
J'observai la pièce qui s'étendait largement. Je vis quelques ami.e.s au loin que je salua à distance. Je vis quelques personnes qui me tapais dans l'œil et puis enfin, ce pourquoi j'étais là, une table de libre. Elle se trouvait au niveau de l'entré, prés de rayons documentaires qui étaient destiné à un autre UFR que le mien. Je me posai automatiquement pour ne pas perdre ma place. A peine assise, j'abattis littéralement mon sac par terre. J'en sortis mon téléphone, mon ordinateur qui était dans son beau et merveilleux étui, un bloc note, un livre de cours et ma trousse. J'allumai mon outil de travail et m'empressai de prendre mes écouteurs afin de me mettre un fond sonore pendant que je me tuais à la tâche avec mon travail. Je me mis à l'aise tranquillement et commençai à me mettre à l'œuvre sans plus pression que cela. Quelques minutes après, je tournai la tête légèrement comme pour revenir à la réalité et là je remarquai qu'il y avait une personne qui s'était installée près de moi. Note à moi-même: ne plus me perdre dans mon petit monde. Fin de la note à moi-même.
J'eus une petite réaction de surprise qu'elle ne semblait pas avoir pris en compte. Ouf. Je me hâtai à me remettre au travail avant que cela ne saute aux yeux que sa présence avait changé quelque chose pour moi. Pourtant, j'avais beau me concentrer avec insistance, je ne pouvais pas m'enlever son visage de mon esprit. C'est dingue. Je commençai à paniquer intérieurement, tout bêtement. Cette fille qui était près de moi, me plaisait. Elle était simple et belle. Elle portait un jean simple et un tee-shirt jaune moutarde avec une tournesol au centre. Elle avait arrangé ses cheveux derrière ses oreilles pour ne pas que cela la dérange. C'était, je crois, la première fois que je ressentais ça. Qu'une fille me plaise. J'étais habitué au système et au schéma hétéronormative que nous vendait la société. Je l'avoue que cela me perturbai pendant longtemps, au moins dix minutes si ce n'était pas plus. Puis, je me rendis compte que cela n'était pas dramatique, n'était pas un affront, un mal, d'aimer ou d'avoir un crush qui était du même sexe que soi. Après tout, tant qu'on est aimé, le genre importe peu.
Cela faisait au moins vingt minutes qu'elle était là, en train de travailler, une éternité disons. On travaillait en silence. Enfin, elle semblait plus travailler que moi. Sa présence me perturbai tellement que je n'osais pas entreprendre une conversation. J'étais je crois, comme on dit, tomber " in love". Quelques minutes après, je jouais avec mes cheveux, pour faire genre que je faisais quelque chose. Technique de drague merdique. J'étais tétanisée. Je regardai mon téléphone un instant et envoyai quelques messages par-ci par là à mes amis proches. L'un d'eux me rendit réponse et me fit rire immédiatement. Je m'esclaffai de rire, assez fortement. La bibliothéque universitaire fut briser de son silence par un jaillissement de gaieté et de gêne. Elle posa les yeux sur moi à ce moment là et me tendit un léger sourire. J'étais partagée entre la joie et l'envie de me cacher.
Je me mis mes écouteurs et me plongeai dans mon petit monde. J'essayais de me concentrer aux paroles de celle-ci mais rien n'y faisais, tu étais comme imprégné dans la carte mentale de mon esprit. Je n'y pouvais rien, tout ramenait à toi qui était là, près de moi. A toi et à moi. Moi qui te contemplai de temps en temps, tout en faisant semblant de m'intéresser à mon cours. Au fait que c'était la première fois que je te voyais et que j'espérais que cela ne soit pas la dernière. Du faite que tu m'avais à peine, voire pas adresser la parole et pourtant j'en ressentais le besoin. Je voulais que tu me parles, de tout et de rien, pendant des heures. Je pouvais littéralement boire tes paroles. J'étais comme déshydratée sans toi. Plus je me perdais dans mon flux de pensée, plus je me rendis compte de la réalité simple: j'aimais ta présence même si j'en ignorais la raison et je pense que c'est cela qui lui apporte dans un sens, son charme. Et plus je creusai dans ce petit monde que tu avais créer en moi, plus je me rendis compte que je me trouvais quand même un peu nulle de ne pas parvenir à te parler. Je me trouvais vraiment merdique d'avoir comme ce blocage mais la vérité c'est que j'avais peur: si peur de te déranger ou de dire quelque chose qui m'aurait été fatal je dirais : si je te faisais honte tu n'aurais plus voulu me parler. J'étais tellement tétanisée de faire tout foirer avant même qu'il y ait le moindre début. Au bout du compte, quelques mots ont réussi à sortir et tu as semblé sourire et je me suis sentie débile, encore plus jeune que je l'étais et déboussolée de la réalité. Je t'ai dis au revoir quand tu t'es levée et je me suis sentie comme, respirée. Je suis sortie de ce lieu que nous partagions et je t'ai vu par terre et seule. Je voulais t'approcher et te parler mais le temps me manquait et puis je ne voulais pas faire intrusion dans ton monde.
Je me dirigeai vers mes dernières heures de cours. J'écoutai d'une oreille les cours, elle était toujours dans un petit coin de ma tête. Son visage servait de papier peint à mon esprit. Je me suis dis automatiquement : Zut alors si je ne parviens plus à me concentrer. Par chance, au bout de vingt minutes restantes, l'heure se termina. Je me précipitai vers la sortie et je rejoins mon appartement au moins de temps qu'il en fallait. Je déposai automatiquement toutes mes affaires et me faufilai dans la salle de bain pour me faire un bon bain : la journée avait vraiment été éprouvante aussi bien d'un point de vue physique qu'émotionnellement et surtout sur les émotions. Mon pauvre petit cœur allait devenir fou j'avais l'impression. J'ôtai ce qui m'encombrais et fit couler mon bain. J'observai cet outil social sans artifice et me rendit compte de la chance que j'avais d'être en bonne santé. Je ne m'attardai pas sur mes petits défauts comme je le faisais à mon habitude. L'eau étant à bonne température et au bon niveau, j'y émergeai. Je savourai le contact de l'eau et m'y laissai aller. Prise dans ce moment de relaxation, je m'y laissai flotter et fit de même avec mon esprit. Il s'aventura dans les eaux profondes où ce visage servait de phare. Il prit goût et y séjourna longuement. Une bonne demie heure passée, je me rinçai et la beauté d'un détail me sauta aux yeux : ce que je sais d'elle n'est que son visage. Sa présence a comblé le décor de mon cœur. Je sortis de la salle de bain, serviette enroulée autour de la taille et cette phrase qui se dessinait dans mon esprit tout brumeux : l'amour n'a pas de nom.
CRUSH IS CRUSH. LOVE IS LOVE. BY YMA.
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