"Le suicide, c'est l'ultime expression de la liberté.De savoir que l'on peut choisir sa mort, ça aide à vivre." Guy BEDOS.
Emilie DIJOUX prise par Thierry NIKOLAEFF
Instagram: @emilie.dijoux07 et @terydiving.
Emilie DIJOUX prise par Thierry NIKOLAEFF
Instagram: @emilie.dijoux07 et @terydiving.
Toutes
les questions existentielles venaient frappées à ma porte afin de
ne pas laisser ma conscience tranquille.
Pourquoi suis -je en vie ? Si je n’existais plus, est ce que
j’allais manquer à quelqu’un ? Suis-je indispensable à
cette existence ? Comment est- elle la vie là-bas ? Vais-
je devoir être jugé au purgatoire ? Est-ce qu’au dernier
moment on va me juger ? Direction paradis ou bien enfer ?
C’était ma routine nocturne.
Celle d’une personne qui veut juste accélérer le temps, pour en
finir avec cette misérable vie.
Nous
avons une date de vie, mais pas une date de mort.
Nous
avons deux choix pour la définir soit nous la laissons hors de notre
portée mais dans les mains du temps. Dans ce cas, il fixe notre
terminus du manège de la vie ainsi que l’ambiance morbide avec les
cercueils à gogo et le costume noir super adorable, soit nous
prenons notre mort en main comme nous devons le faire pour notre vie.
Avoir
le contrôle sur les choses c’est tellement mieux.
Quand je ne parviens pas à dormir je note toujours mes petites
pensées sur un carnet que je garde prés de moi. Ici sont confinées
toutes mes ondes négatives et les procédures que j’envisage de
suivre pour aller à la case « mort ».
Cela
peut partir d’une chose, d’une vengeance pour que la personne que
l’on aime pas ou plus, ai la culpabilité sur ces épaules. Les
méthodes sont différentes comme une overdose de médicaments, ou
bien m’enlever la vie dans une baignoire, soit en me vidant de mon
sang ou en restant accidentellement sous l’eau me disant en
« apnée ».
Il y a tant de scénario possible pour organiser cette dernière
journée sur Terre : tenue, heure, lieu, témoin ? Comment
découvre-t-on ce corps sans vie ? Tant de choses à penser et à
prévoir, pourtant cela ne semble pas évidemment.
Tout
le monde se dit que les suicidaires sont souvent partis sur un coup
de tête , que ben voilà c ‘était l’événement de trop ce
qu’il l’a poussé à agir de la sorte.
Mais
c’est tellement plus.
Le
soir laisse place au matin et mon visage ne change pas d’expression,
il reste morbide.
Les
encres de mon esprit m’ont tellement martelé des scènes, que
cela se voyait sur mon visage.
Au
début, on s’inquiétait de mon état.
Puis
avec le temps, soit ils s’habituaient et pensaient que j’étais
fan de vampire. Un peu comme un cosplay permanent.
Je me préparais mentalement à faire un plus grand sourire, dans
l’espoir que cela pouvait cacher ma douleur.
Ce
rictus sur mon visage pour abréger les mille questions du genre «
Tu es sûre que ça va ? » auquel je vais répondre évidemment
« Je vais bien».
Je me couvrais pour que mes désirs ne soient pas visible.
Je
m’isolais dans mon monde avec ma musique et toujours munie de mon
cahier.
Un
jour, je me souviens qu’un garçon qui avait un faible pour moi,
c’était dit que pour essayer de m’ adresser la parole, je vais
lui prendre son carnet.
Il
n’a pas eu le temps de se mettre en action que je le fixai d’une
manière,
qu’il avait compris qu’à la moindre tentative, il ne s’en
sortirait pas tout à fait vivant.
J’étais
donc seule mais je m’en fichais, je me préférais ainsi.
Après des heures abominables en compagnie, je me réfugiai chez moi.
Je
me fis une bonne petite infusion et je me laissais m’assoupir un
instant.
Dés
que je me trouvais dans un monde autre que celui de la réalité, je
me voyais dans le rôle que j’aimais, celui du cadavre.
C’était
comme une habitude maintenant.
A
mon réveil, je me levai et me dirigeai vers la salle de bain.
Je me
préparai un bain et j’attendais le moment venu pour rentrer dans
l’eau glacé.
Mon
corps nu se sentait bien dans ce domaine. Je fis de petits gestes
avec le pied au début puis je mis ma tête sous l’eau.
Et je
restai un moment comme cela.
Couper de ce qui me maintenait en vie, j’avais
l’impression que sous l’eau, je me trouvais comme dans l’abysse
sous l’océan.
C’est là que je pouvais trouver ma place dans la
société. Loin de tout le monde.
Je ne voulais plus rien ressentir.
Je
trouvais que j’avais déjà assez souffert comme cela depuis mon
existence, j’avais endommagé la vie des autres avec ma présence.
Je me
suis toujours considérée comme une chose non désirée par tout le
monde, par moi même. Le seul moyen de se sentir désirer c’était
après la mort.
C’est
une réflexion justifiable du fait que tous les artistes ne sont
reconnus qu’après leur mort.
Je
voulais vivre, vraiment.
Même
si je sais que dans le royaume obscur, qu’est la mort on ne ressent
rien , on ne pense rien, on flotte juste dans l’air.
Je
voulais juste atteindre le point de non retour afin de ne pas voir
comment la Terre risquerait de périr.
Je
voulais juste ne plus revenir et partir, prendre un
ticket : aller.
Fuguer,sortir
de la réalité pour trouver ma réalité.
Construire
mon monde à travers les étoiles.
Je ne voulais plus sentir mon cœur battre sans cesse. Ce qui me
provoquait de temps en temps des frayeurs quand je suis sujette au
stress, ou bien quand un individu me plaît.
Je
voulais me détacher de ce corps auquel mon esprit était
esclave.
Ne
plus avoir à se l’encombrer et satisfaire ses moindre caprices :
j’ai chaud, j’ai froid.
Je
voulais me sentir libre de toutes responsabilités.
La
vie c’est comme une
famille à un moment
on doit s’en détacher.
C’est
une décision.
Je
préfère la prendre que de laisser le temps m’attraper.
Je
veux être responsable de ma mort, c’est
la moindre des choses du fait que ce n’était pas le cas
du jour de ma venue au monde.
Perdue dans mes pensées, je ne remarquais pas les appels à l’aide
de ma mère.
Je
partais petit à petit de ce beau merdier.
Je
rangeais mes bagages dans cette collocation avec
autrui, dans ce monde que nous nommons VIE.
Je ne
me retournai pas, non je traçai sur une nouvelle route un peu
déserte.
Je me
demandais quand même, si j‘allais manquer aux gens ou pas.
Si
j’avais laissé une bonne trace sur cette VIE que l’on m’a
attribué.
Si
j’avais laissé ma place pour une personne meilleure.
Au pied de la baignoire, j’avais laissé exprès en évidence le
refuge de tout ce qui se tramait dans ma tête.
Je
pense que ma mère avait besoin de savoir ce qui se passait, même
si c’est trop tard.
Je
continue de parler jusqu’à ce que la connexion entre réalité et
au-delà ne se coupe.
C’est
un peu comme une cérémonie des oscars, les dernières minutes :
je remercie un tel d’avoir fait de ma vie un enfer, ou bien de
m’avoir suggéré d’une certaine manière cette décision, etc …
Je
sens que la …. connexion… est en train de se…. Perdre.
Je vous dis donc à vous, vivants qui lisent ce message de
profiter quand même de ce que vous avez et de ne pas suivre ma voie.
Ce
n’est pas une chose à faire et à ne pas suivre.
C’est un choix avec de lourdes conséquences.
J’ai
agis certes, cependant il faut vraiment le vouloir et avoir du
courage surtout.
Si
parmi les lecteurs il y a des gens qui se sentent concerné par cela,
en parler c’est plus prudent au lieu d’agir.
Et
n’oubliez pas que vous avez des amis sur qui vous pouvez compter.
Les
autres, j’entends par là, les gens qui perdent leurs têtes
avec un bourrage de crane aux idées noires, restez en vie c’est
la chose la plus belle que nous avons droit.
J’ai
usé ma chance, mais vous, non, gardez le ticket de la vie avec vous
aussi longtemps que le temps le décidera.
Je
n’ai pas su voir la beauté du monde car les ténèbres
m’enveloppaient dans leurs délires mortels.
La
solitude m’en a exclu aussi, de cette petite once de bonheur.
Si
vous avez de la compagnie qui vous permet d’être mieux rester près
d’eux, ils seront votre soleil.
- By Yma.
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