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L'Amour en Noir et Blanc, tome 1, chapitre 5.


Chapitre 5 : Le bouclier. 



La journée avait été longue et épuisante. J'avais aidé mes parents avec la maison une grande partie de mon temps. Je m'étais occupée de moi ainsi que de mes devoirs. Mon corps ne répondait plus de moi en fin de journée et je m'écroulais sur mon lit, sombrant dans la minute qui suit dans un sommeil bien mérité. Les heures passaient sur moi sans que je ne m'en rende compte. Mes rêves se dessinaient devant mes yeux à m'en faire perdre la réalité. J'endossais tous types de personnages, me sentant hors d'atteinte. Dans ce monde, j'avais le contrôle et c'était plaisant. Cependant, il faut que toute bonne chose prenne fin comme on dit. Mon réveil m'extirpa de ma torpeur et me provoqua un petite grimace. Je me sentais si bien dans le creux de mon lit et dans le panorama onirique que je ne me voyais pas bouger ne serais-ce que d'un millimètre. Me sentant pousser des ailes, littéralement, je décidais d'ignorer cet élément perturbateur et de retourner au plus beau métier que l'humain pourrait faire: rêver. 

La joie fut de courte durée. Du moins, c'est ce que je ressentis quand ma sœur jumelle, Jane, vint me réveillai bruyamment avec un oreiller sur la tête en guise de "Bonjour". Je la dévisageai avec un mauvais regard. Elle semblait de bonne humeur, avec son petit sourire au coin. Je l'enviais presque de sa motivation d'être éveillée et de dégager des " good vibes". Elle resta là, postait comme un commandant devant un soldat, pendant quelques minutes. Cela m'agaçait du plus haut point mais je ne laissa rien paraître , jusqu'à la seconde de trop. 

- Pourrais-tu m'expliquer cette mise en scène si matinale? Lui lançais-je d'un ton sec. 
- Ton réveil semblait avoir un petit problème, donc j'ai trouvé bon de le remplacer pour ne pas que tu finisses par arriver en retard au bahut, me dit-elle d'un ton calme. 
- Tu ne t'ai pas dis que je voulais justement dormir, abrutie! 
- Si justement! Et je trouve ça pathétique de passer son temps, enfin le gaspiller, à rêver d'un garçon que tu peux passer du temps dans la vie réelle, me répliqua-t-elle en faisant volte face et en quittant la pièce, avec un ton agacé. 

Posée dans mon lit, je me suis sentie comme agressée dés le matin. Cette discussion si  plate et froide, n'était pas la meilleure façon de démarrer une journée. J'allais m’apitoyer sur mon sort et enclencher un phénomène de " bad mood" mais une petite voix dans ma tête me remit sur le droit chemin en m'indiquant de me focaliser sur de bonnes choses. Je fis  par précaution une petite méditation, pour canaliser toutes mes énergies et me dirigea par la suite vers ma salle de bain. Je pensais prendre mon temps, pour ne pas me brusquer, mais je remarquai le temps qui défilait à une vitesse folle. Je me préparai donc en quelques minutes, histoire de ne pas partir en pyjama au lycée. 

Quelques minutes plus tard, j'étais y arrivée et je prenais mon petit déjeuner sur le pouce. En effet, j'avais le temps, tout juste, avant que le cours de musique ne commence. Je m'assis in extremis avant la fin de la sonnerie, à place, échappant au remarque de la merveilleuse humeur de notre enseignant. Il parlait mais j'avais arrêté de l'écouter à partir du moment où j'ai senti son regard sur moi. Je n'osais pas me retourner, par crainte de me ridiculiser encore une fois. Alors je resta muette et interdite, savourant cette mystérieuse  chose qui semblait prendre forme entre nous. Notre professeur continua ses paroles vident de sens jusqu'au moment où il nous indiqua que nous devions nous mettre en groupe de travail. 

A ce moment là, je me mis dans un coin de la salle de musique afin de l'attendre. Il se positionna en face de moi sans rien dire. Il me regarda longuement et cela m'intriguai du  plus haut point. Je me demandais: qu'est ce que j'avais pour qu'il me regarde autant? Trop timide,, je n'osais pas poser la question. Mon esprit continua à voguer  à  cette interrogation quand il retint momentanément  mon intention: il coupa le silence. Il parlait de tout et de rien et ne se gênait pas pour faire un clin d’œil à la bêtise que j'avais sorti la dernière fois en m'appelant : " ma chérie". J'étais à la fois gênée et en colère qu'on me ramène à une seule chose. Qu'on me définisse par cela et rien d'autre. Qu'on me résume à cet épisode. Je le laissais dans son confort de monologue jusqu'à ce que la situation devenait de trop pour moi : 

- Pourquoi m'appelles tu " ma chérie"? 
- Je te rappelle que c'est toi qui a commencé. Donc je me suis dis que cela était dans la logique de jouer le jeu. En plus, je trouve que ce surnom te va bien, me dit-il en haussant les sourcils. 
Je restais sans voix et il continua. 
- Peut-être qu'un jour, ces surnoms auront plus de significations  qu'une simple erreur, dit-il en plongeant son regard dans le mien. 
Je me suis sentie comme captivée et prise au piège par ses paroles. Ce petit Aaron savait parler pour séduire, cela se voyait et se sentait. Il m'a fallu quelques minutes pour que je me ressaisisses afin de m'empêcher de tomber dans le panneau de monsieur le romantique. 
- Ne rêve pas trop! On ne se connait pas et puis nous ne sommes que partenaire pour le spectacle de fin d'année. 
- Mais on pourrait être tellement plus ....
Un silence s'installa. Il avait raison. On pourrait être plus. Cela se voyait et se sentait qu'on se plaisait tous les deux. Que je le veuille ou non, mon cœur ne m'appartenait déjà plus depuis que je l'avais croisé. Cependant, cela serait tellement trop simple, trop facile et presque pas réel. Or, j'avais besoin de réalité et pas de me brûler les ailes par des promesses à l'odeur d'essence. 
- Et si j'étais ton partenaire dans un autre sens? Continua -t-il avec conviction. 
J'étais prise entre deux feux : les émotions ou la raison. Pendant un instant, je perdis à une possibilité d'une vie sans embûches, ni de coeur démoli. C'était beau, doux et presque confortable. Le  prix d'un amour parfait. Cependant, plus je m'y aventurai, plus l'image semblait devenir floue. La vérité? La vie est un mirage, tout comme l'amour. Je me remis dans le moment présent et le fit redescendre sur Terre.
- Tu vises un peu Aaron, je trouve, j'espère que tu n'as pas le vertige! En attendant, monsieur le beau parleur, nous étions censés travailler depuis un bon bout de petit, quelque chose comme une vingtaine de minutes. Or, tu ne fais que parler, me regarder et je ne sais quoi sauf travailler! Peux-tu m'expliquer comment pouvons nous avancer? Lui répliquai-je à la limite d'un léger énervement. 
- Ce n'est pas de ma faute , si tu es aussi belle qu'une rose et que tu éclaire la pièce à ta seule présence , dit -il en jouant les romantique , mais il avait un regard sincère , ce qui me perturbait énormément .
-Oh , tu joues la carte du sentimentale eh ben , ricanais je .
- Je parais peut être d'un garçon narcissique ou prétentieux qui peut avoir toutes les filles à ses pieds mais je ne reflète pas forcément mon apparence , me déclara t -il .
- Bon , au pire , on travaillera chez toi , si  le décor dans lequel nous nous situons ne nous permet pas. C'est bien ce soir que je dois venir chez toi n'est ce pas ? demandais je pour me rassurer .
- Oui , c'est bien ça , me dit -il de loin en s'en allant à son prochain cours .

Le reste de la journée se déroula d'une légèreté en raison de professeurs absents. De ce fait, je m'installai à mon endroit préféré de mon bahut, là où il y a les escaliers qui forment comme des touches de piano. Mon sac à dos était à proximité de moi, pendant que je me perdais dans les méandres du monde musical divers de ma playlist, allant du classique comme Chopin à du violon, autre instrument qui me reposait l'esprit. Je fermais les yeux afin de me déconnecter totalement de ce monde. Malgré tout cet accoutrement, les yeux fermés et ma transe musicale, je parvenais à sentir quand quelqu'un approchait. Je n'avais pas besoin d'ouvrir les yeux pour connaître cet élément perturbateur de mon moment de solitude. Mon être savait que c'était    Aaron. Il se positionna prés de moi  et posa longuement le regard sur moi. Le silence se dessina devant nous pendant un long moment jusqu'à ce qu'il décide de l'anéantir par le son de sa voix si douce. 

 - Tu réveilles en moi , quelque chose que seul mon cœur peut expliquer. Cela fait une éternité que j’attends de pouvoir ressentir ça, et ce n’est possible qu’avec toi ….
- Je ne sais pas quoi te dire. On ne se connaît pas. Tu ne me connais pas. Personne d'ailleurs ne me connaît ,même pas moi. J'ai été détruite par mon passé et je prends tout juste du temps à rebondir et tu me balances cela comme si de rien n'était. Cependant, ce dont tu n'as pas conscience c'est que cela a l'effet d'une bombe sur moi. Tu penses que sur un champ de mines; il est possible de voir naître une fleur ? Je suis désolée Aaron, mais aimer quelqu'un me semble être trop impossible.
- Impossible , mais faisable , si tu y crois , ma chère Amy .
- Tu me donnes des leçons , mais tu te prends pour qui , un psychologue !  Je me leva prise de rage et entama la démarche de m'en aller mais il me retint en prenant la main. 
- Ne me laisse pas sombrer dans le désespoir , car c'est l'obligation que je m'inflige quand tu n'est pas auprès de moi , me déclara - t - il en me regardant dans les yeux , mais je lâcha sa main et m'en alla , en le laissant en plan , comme un abruti , "amoureux" .

Je me dirigeai vers la sortie de mon bahut pour rejoindre ma voiture. J'avais besoin de me reposer l'esprit en raison de cet afflux d'émotion. Je pris la route. Le trafic était tranquille, ce qui me rassura. A peine ai-je mis le pied sur le sol de la demeure familiale que je me précipita en direction de ma chambre, en faisant un signe de tête à la vue de mes parents.Je refermai automatiquement la porte derrière moi et me précipitai sur le lit. La douceur de mon lit a permit à mes émotions de se poser en douceur. Je profitai de ce "mood" pour me repasser ce petit moment, tel un petit film. Les questions fusaient dans mon esprit sur ce que je ressentais pour lui. Tout cela me rendait confuse et nerveuse. Au fond, je le savais mais  faire face à ses sentiments était une étape qu'on redoutait de façon générale. Le savoir c'était  déjà bien mais le partager frôler les ressemblances avec une Mission Impossible. Etant la fête dans mon esprit, avec ce tourbillon de points d'interrogations, je m'endormais sans m'en rendre compte. 

Mes émotions m'avaient tellement assommer de fatigue que je ne bronchai pas au moment où mon alarme pour que je me prépare à mon entrevue de ce soir. Je me rendormis de plus belle et ne sortit de mon hibernation réduite, deux heures plus tard, de nouveau par Jane. 
     - Euh .... Amy , tu ne devais pas aller voir Aaron , ce soir ? me demanda  t-elle inquiète de me voir encore dans le lit .
- Si mais , je ne  me sentais pas d'y aller ....
- Attends , tu blagues ! Tu me fais faire de l'espionnage , on ose se disputer à cause de lui , et j'en passe , et tu n'as pas le courage d'aller voir le garçon qui te plais , et je te défends de le nier , sinon je te tape , dit ma sœur de manière menaçante , tout en me souriant .
- Il me plaît .... un peu , mais de toute façon j'ai ratée notre rendez- vous c'est trop tard maintenant , il doit m'en vouloir , dis-je désespérée .
- Enfile quelque chose de potable mais simple , et vas le voir , rien n'est perdu.  Quand il y a une étincelle entre deux personnes , il ne faut pas l'éteindre , cela reviendrait à changer le cours des choses , et je ne le supporterai , dit-elle déterminée à me redonner le courage .

Elle me redonna de  la motivation et de l'énergie avec ces paroles. Au moment où je me dirigeai vers la salle de bain afin de me préparer, je repensais au point que ma soeur était une personne formidable et que j'avais de la chance de la voir. Après quelques minutes de préparation, je ressortis de la salle d'eau, vêtue d'un jogging et d'un pull léger et de mes cheveux arrangés de la sorte que mon passage dans les bras de Morphée, ne se remarqua pas trop. Enfin prête, je me dirigeai vers chez lui. 

Sur le chemin, je me sentais anxieuse. J'avais hésité plusieurs fois à faire marche arrière mais une force m’entraîner vers chez lui. Au fur et à mesure que j'approchais, je me sentais étrange. A deux maisons de la sienne, je commençais à entendre un son que mon coeur affectionnait : celui-ci du soir de notre première rencontre. Je la connaissais par coeur mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'approcher davantage. Tendre l'oreille ne suffisait pas, il me fallait être proche. Je me faufilai donc discrètement par le biais de sa fenêtre de chambre. Tapis dans l'ombre, je l'observais jouait du piano. Ses mains qui dansaient sur les touches et faisaient frisonner mon coeur. J'étais tellement conquise par toute cette harmonie que je ne me rendis pas compte qu'il s'était arrêter de jouer, laissant place à un léger silence. Puis, il prit la parole. 

-  Je te sens , mon cœur te ressens . Tu auras  beau être n'importe où , je te retrouverais toujours. Je  suis lié à toi. Sans toi la vie n'a pas de sens. Tu fais que mes jours et mes nuits soient dignes d'être vécues. Vivre sans toi me serait un destin plus insupportable que la mort , je t'en pris . Abandonne toi à moi , pour que mon cœur résonne , dit -il en regardant dans ma direction .

Sans que je veuille, je me retrouvai à ses côtés. D'instinct étrange , mes doigts touchèrent le piano  et nos mains se frôlèrent en l'espace d'une seconde . Comme sur la photographie de Jane , nos regards se croisèrent à ce moment précis.
       L’atmosphère changea et le  temps semblait ralentir. .Puis ses lèvres voulurent toucher les miennes , mais pour une raison inexpliquée , il ne pouvait pas .... Il y avait comme un .... champ magnétique ... ou un mur. Cet obstacle  m'empêchait de vivre un bonheur , rien quant l'embrassant . Je voulais  tuer cette chose invisible , mais je ne voulais pas paraître folle , en sa présence donc je me retenais et restais calme. Il y eu un silence pendant un court moment, où nous nous regardâmes. Puis impuissante à la situation et remplie de sentiments ressemblant à de la gêne, je m'en alla tout aussi discrètement quà mon arrivée, le laissant seul et abattu de la situation, accompagné d'un vide qui s'installa entre nous. 

                                    - By Yma. 











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